Découvrez comment Eugène Burnand représente-t-il la scène juste après la Résurrection du Christ. Que font les apôtres Pierre et Jean ?
Un matin, Fabrice, cadre moyen et fan de Johnny se réveille dans un monde parallèle où le célèbre rocker n’existe pas. Recherchant désespérément sa trace, il finit par retrouver Jean-Philippe Smet qui n’est pas chanteur mais propriétaire d’un bowling. Il le convainc de faire carrière pour devenir Johnny.
Mais celui-ci se décourage, Luchini lui lance alors une punchline décisive :
« Jésus aussi était mort… si tu crois qu’il est ressuscité en deux coups de cuillère à pot. »
Théologiquement, la phrase n’a aucun sens... mais elle marque le tournant de ce film pépite !
Le premier jour de la semaine Marie-Madeleine vint le matin au sépulcre, alors que les ténèbres étaient encore,
et elle vit la pierre enlevée du sépulcre.
Elle courut donc et vint vers Simon-Pierre et vers l’autre disciple que Jésus aimait
et leur dit :
— Ils ont enlevé le Seigneur du sépulcre et nous ne savons où ils l’ont mis.
Pierre sortit alors avec l’autre disciple et ils allèrent au sépulcre.
Ils couraient tous deux ensemble
mais l’autre disciple courut plus vite que Pierre
et arriva le premier au sépulcre.
Vous avez aimé, vous en avez redemandé, on vous a écouté : la grande Elisa décrypte le tableau d’Eugène Burnand spécialement pour vous.
Quel est le résultat de la rencontre entre un peintre réaliste et une scène biblique ?
Ici, Eugène Burnand dirige l’œil et l’esprit du spectateur pour qu'il coure avec les disciples. L’image est construite de manière à attirer l’œil sur le visage des deux personnages :
Réaliste ?
La Passion dérouta les disciples qui avaient sans doute espéré ce qu'imagine Amin Maalouf dans Les jardins de lumière :
« Imagine-t-on Jésus, […] après avoir prêché dans les bourgades de Galilée, partant vers Rome, entrant chez Tibère César et quittant le mont Palatin muni d’un édit l’autorisant à répandre son enseignement dans la Ville et dans les provinces, avec ordre absolu à tous les Hérode, à tous les Ponce Pilate, de faciliter sa mission ? »
Non! l’histoire de Jésus dépasse les attentes humaines. Ce tombeau vidé, ce corps ressuscité, l’espérance des disciples ravivée sont la grande victoire de cette vie donnée et sacrifiée.
Amin Maalouf, Les jardins de lumière, Paris : Lattès, 1991.
Il s’agit du peintre suisse Eugène Burnand (1850–1921).Ce tableau, peint en 1898, représente les apôtres Pierre et Jean courant vers le tombeau de Jésus au matin de Pâques, juste après le témoignage de Marie Madeleine. Il est conservé au Musée d’Orsay à Paris.
Le tableau s’inspire du récit de Jean 20,3-4 :
« Pierre et l’autre disciple couraient ensemble vers le tombeau. »
Burnand choisit de peindre le moment de la course, et non celui de la découverte du tombeau vide.
Ce choix met en lumière l’attente fébrile, le mélange d’espoir, de doute et d’émotion qui précède la foi.
Parce qu’il capte :
C’est un tableau silencieux, cinématographique, spirituel, qui fait entrer le spectateur dans la scène.
