Et Sartre s'émerveilla de la naissance de Jésus

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Découvrez le texte sublime écrit pas Jean-Paul Sartre sur la naissance de Jésus dans la crèche. Joyeux Noël !

3 minutes 30 avec Sartre, Dei Amoris Cantores et encore Jean-Paul Sartre
Dernière mise à jour -  
19/11/2024

L'existentielle musique pour écouter Sartre


Les merveilleux Dei Amoris Cantores chantent Emmanuel, pièce inédite qui célèbre la nuit de la Nativité, c'est-à-dire la naissance de Jésus à Noël.

Le texte biblique qui raconte la naissance du Christ

Et tous allaient se faire recenser, chacun dans sa ville.

Joseph aussi monta de Galilée, de la ville de Nazareth

vers la Judée, vers la ville de David qui s’appelle Bethléem

— parce qu’il était de la maison et de la famille de David —

pour se faire inscrire avec Marie, sa fiancée, qui était enceinte.

Or, comme ils étaient là, furent accomplis les jours où elle devait enfanter.

Et elle mit au monde son fils, le premier-né et elle l'emmaillota et le coucha dans une mangeoire parce qu’il n’y avait pas de place pour eux dans l’hôtellerie.

Chapitre 2, versets 3 à 6 de l'Évangile de Luc dans le Nouveau Testament. Traduit par les équipes de notre programme de recherches La Bible en ses traditions.

Sartre écrit un poème en l'honneur de la naissance de Jésus

nativité ange marie joseph
Le Caravage (1571-1610), La Nativité avec Saint François et Saint Laurent (1609, huile sur toile 268 x 197 cm).
⚠️ Pour l'anecdote, sachez que ce tableau a été volé à l'oratoire San Lorenzo de Palerme en 1969, il reste depuis introuvable.

On pourrait vous raconter beaucoup de choses sur la crèche. On pourrait vous dire :

  • Qu’il n’est jamais fait mention de bœuf ni d’âne dans les textes du Nouveau Testament
  • Et que ces animaux ont été insérés dans les représentations, en faisant le rapprochement avec un texte du livre d’Isaïe (chapitre 1, verset 3) dans l’Ancien Testament.

Le regard de Sartre sur la crèche

Jean-Paul Sartre a écrit le plus merveilleux passage sur la Crèche. Lisez-le à votre femme, votre mère, votre fille ou votre sœur, ou même à la première femme qui passera car ce texte est admirable :

« Vous avez le droit d’exiger qu’on vous montre la Crèche. La voici.
La Vierge est pâle et elle regarde l’enfant. Ce qu’il faudrait peindre sur son visage, c’est un émerveillement anxieux, qui n’apparut qu’une seule fois sur une figure humaine, car le Christ est son enfant, la chair de sa chair et le fruit de ses entrailles. Elle l’a porté neuf mois. Elle lui donna le sein et son lait deviendra le sang de Dieu. Elle le serre dans ses bras et elle dit : 'mon petit' !
Mais à d’autres moments, elle demeure toute interdite et elle pense : 'Dieu est là', et elle se sent prise d’une crainte religieuse pour ce Dieu muet, pour cet enfant, parce que toutes les mères sont ainsi arrêtées par moment, par ce fragment de leur chair qu’est leur enfant, et elles se sentent en exil devant cette vie neuve qu’on a faite avec leur vie et qu’habitent les pensées étrangères.
bergers marie jésus lumière ombre
Gerrit van Honthorst (1592-1656), L'Adoration des bergers (huile sur toile, 1622), Musée régional de Poméranie, Greisfawald, Allemagne.
Et aucune femme n’a eu de la sorte son Dieu pour elle seule. Un Dieu tout petit qu’on peut prendre dans ses bras et couvrir de baisers, un Dieu tout chaud qui sourit et qui respire, un Dieu qu’on peut toucher et qui vit, et c’est dans ces moments-là que je peindrais Marie si j’étais peintre, et j’essayerais de rendre l’air de hardiesse tendre et de timidité avec lequel elle avance le doigt pour toucher la douce petite peau de cet enfant Dieu dont elle sent sur les genoux le poids tiède, et qui lui sourit. Et voilà pour Jésus et pour la Vierge Marie.
Et Joseph. Joseph ? Je ne le peindrais pas. Je ne montrerais qu’une ombre au fond de la grange et aux yeux brillants, car je ne sais que dire de Joseph. Et Joseph ne sait que dire de lui-même. Il adore et il est heureux d’adorer. »

Allier peinture et poésie pour raconter la magie de Noël

Ce texte est extrait de Bariona ou le fils du tonerre, pièce de théâtre rédigée par Sartre à l'occasion de Noël en 1940, lors de sa captivité dans un camp allemand.

C'est ainsi que Gerrit Van Honthorst a peint Joseph dans le tableau que nous vous présentons ici. L'aviez-vous remarqué ?

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