Vous ne comprenez pas bien la différence entre l'Hadès, l'enfer et les Enfers après la mort ? Vous avez raison, c'est un peu galère. On essaye de vous expliquer ça simplement.
Le riff de guitare dans les oreilles du groupe AC/DC peut-être motivant au moment d’aller courir.
Mais en écoutant leur titre phare, Highway to hell, l’autre jour, on se demandait : pourquoi prendre l’Autoroute vers l’enfer (la traduction de Highway to Hell pour ceux qui sont vraiment nazes en anglais) ? Et au fond, qu’est-ce que c’est l’enfer ? Du coup, on est retourné voir ce que la Bible en disait.
Ce texte a deux avantages : il est magnifique et très bref. Mais il est un peu ardu, alors n’hésitez pas à le relire une ou deux fois, ça vaut le coup :
La crainte n’est pas autre chose que l’abandon des secours qu’apporterait la réflexion.
L’espérance étant moindre intérieurement,
on connaît d’autant plus l'ignorance provoquant le tourment.
Eux, pendant cette nuit vraiment impuissante venue des profondeurs de l'Hadès impuissant, endormis du même sommeil
étaient tantôt agités par des spectres monstrueux
tantôt abattus par la défaillance de leur âme
car une peur subite et inattendue s’était répandue sur eux.
À gauche du tableau, une gigantesque bouche de forme humaine entourée de monstres représente l’enfer.
De manière générale, la Bible se prononce très peu sur ce qui se passe après la mort humaine. Plus particulièrement, elle ne dit pas ce qui se passe aux enfers. L’imagination des romanciers et des peintres semblent avoir comblé ce vide.
Le mot même pourrait suffire à nous éclairer sur ce qu’il signifie. Dans sa version grecque (la Bible des Septante), le texte utilise le terme « Hadès ».
Cette étymologie, les philologues n'en sont pas forcément fans... Le mot Hadès se compose de deux parties :
Si vous avez pigé ça c’est que vous savez lire.
Donc, on reprend, le terme se compose de deux parties :
Combinées, ces deux parties du mot, Hadès, désignent un lieu où l’on ne voit pas, où l’on est empêché de voir. Notre passage du livre de la Sagesse associe d’ailleurs l’Hadès à la nuit, dans laquelle l’obscurité empêche de voir.
Dans ces moments l'homme n’aperçoit plus la lumière, un voile s’est abattu sur lui, il ne voit plus où aller et il a perdu tout sens (goût, direction ou signification). Cet « enfer » peut venir le frapper dans sa vie conjugale, dans sa vie professionnelle, dans la maladie, dans la mort d’un proche et le laisser abattu. Au fond de cette nuit, l’homme ne voit plus la lumière divine qu’il espère en gémissant.
Pour les chrétiens, croire que le Christ « est descendu aux enfers », c'est venir à bout de cette nuit de l'Hadès par l'espérance. La Lumière a resplendi dans les ténèbres : la nuit finira par s’achever et le Soleil sans déclin l’illuminera.
Si vous avez envie d’aller plus loin dans l'exploration de ce que signifie « La descente aux enfers du Christ », on a retrouvé une vieille vidéo d’Olivier Clément. Et comme dit « l’homme que l’on nomme Joey Starr », « c’est de la bombe baby ».
On aurait pu conclure avec ce bon vieux Jean-Paul « L’enfer c’est les autres » (Jean-Paul Sartre, Huis Clos, Gallimard, Paris, 1947) mais on trouvait ça un peu glauque. On a hésité à affirmer avec Honoré que « L’enfer est pavé de bonnes intentions » (Honoré de Balzac, La femme de trente ans, Paris, 1832), parce qu’il n’a pas complètement tort. Mais on a préféré conclure avec Georges :
« L’enfer, c’est de ne plus aimer. Tant que nous sommes en vie, nous pouvons nous faire illusion, croire que nous aimons par nos propres forces, que nous aimons hors de Dieu. Mais nous ressemblons à des fous qui tendent les bras vers le reflet de la lune dans l’eau. »
Georges Bernanos, Journal d’un curé de campagne, Paris : Plon, 1936.
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