Comment les philosophes et les pères de l'Eglise décrivent-ils Jésus ? Est-il un sage, un prophète, le fils de Dieu ou un simple personnage historique ?
Noël est un temps de grâce que certaines œuvres puissantes savent capter. Écoutons Morten Lauridsen, compositeur américain contemporain : son O magnum mysterium accompagnera à merveille la lecture de cette lettre.
Voici la traduction du poème liturgique médiéval qu'il met en musique :
« O grand mystère et admirable sacrement : des animaux voient leur Seigneur nouveau-né couché dans une mangeoire ! Heureuse Vierge, dont le sein a mérité de porter le Christ Seigneur. Alléluia ! »
Il est venu chez lui et les siens ne l’ont pas reçu.
Mais à tous ceux qui l’ont reçu il a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu :
à ceux qui croient en son nom
qui non des sangs
ni d’un vouloir de chair
ni d’un vouloir d’homme
mais de Dieu sont engendrés.
Et le Verbe s’est fait chair — et il a habité parmi nous
et nous avons vu sa gloire — gloire comme fils unique du Père, plein de grâce et de vérité.
Voici une question décisive dans l’histoire des hommes : qui est l'enfant né dans la mangeoire de Bethléem ? Était-il un grand homme, un sage, un génie ou Dieu fait homme ? Saint Jean, dans son évangile, nous dit que c'était carrément le Verbe, en grec le « Logos » : l'intelligence ou le langage de Dieu lui-même !
Les plus grands penseurs n’ont cessé de poser cette question.
Par exemple, selon Baruch Spinoza, célébrissime philosophe juif du XVIIème siècle (saviez-vous que son prénom se traduit « Benoît » ?) :
Cependant, en bon rationaliste, il ajoute :
Voilà la pierre d’achoppement : comment le Dieu unique et transcendant, pur Esprit, peut-il prendre une « chair » (l'Évangile dit carrément sarx, « viande ») ?
C'est la révolution du jour de Noël : Dieu se fait homme, l'un de nous, pour que nous le recevions et devenions « enfants de Dieu » ! Il y a de quoi affoler la raison humaine, voire la repousser...
Au IVème siècle, le débat sur l'Incarnation agitait l’Église. Trois grands théologiens apportèrent la plus belle réponse. Ils vivaient en Cappadoce (en Turquie actuelle) où ils s’étaient fait moines dans la ville. Là, ils prêchaient, fondaient des écoles et des hôpitaux et méditaient cette impensable merveille.
Grégoire de Naziance est l’un de ces trois Pères. Voici ce qu’il dit :
« Moi aussi je proclamerai la grandeur de cette journée :
l’Immatériel s’incarne,
le Verbe se fait chair,
l’Invisible se fait voir,
l’Impalpable peut être touché,
l’Intemporel commence,
le Fils de Dieu devient le Fils de l’homme :
c’est Jésus-Christ, toujours le même,
hier, aujourd’hui et dans les siècles […].
Révère la Nativité qui te délivre des liens du mal.
Honore cette petite Bethléem qui te rend le paradis.
Vénère cette crèche, grâce à elle, toi privé de sens (de logos), tu es nourri par le Sens divin, le Logos divin lui-même. »
Grégoire de Naziance, Discours 38, Pour la Noël (cf. PG 36, 664-665)
« Quand vers Pâque ou Noël, l'église, aux nuits tombantes,
S'emplit de pas confus et de cires flambantes... »
Victor Hugo, « Date Lilia », Les chants du crépuscule, 1835
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