Que signifie le mot « sacrifice » ? Doit-on s'attendre à des tas d'animaux brûlés ou mis à mort ? Quel type de sacrifice Dieu demande-t-il dans la Bible ?
Écoutez le célébrissime Miserere, psaume exaltant le sacrifice fait à Dieu, composé par Allegri dans les années 1630 à l'usage exclusif de la liturgie des Papes.
Un siècle plus tard, en 1770, Mozart alors âgé de 14 ans entendit cette merveille dans la chapelle Sixtine — seul lieu où elle pouvait être jouée — et, de retour chez lui, en récrivit intégralement la partition grâce à son extraordinaire mémoire auditive. Genius.
Seigneur, ouvre mes lèvres
et ma bouche publiera ta louange.
Car tu ne veux pas de sacrifices
— je t’en offrirais —
tu ne prends nul plaisir aux holocaustes.
Le sacrifice pour Dieu, c’est un esprit brisé
d'un coeur brisé et contrit, Dieu, tu n'as pas de mépris.
À la liturgie fastueuse qui se déployait dans l'Antiquité au Temple de Jérusalem. Un sacrifice commençait par plusieurs moments précis :
Or selon le psaume 51 que nous venons de lire, Dieu ne veut pas de ce type de sacrifice : « Le sacrifice pour Dieu, c’est un esprit brisé, d'un cœur brisé et contrit ... » 😨 What ?
Saint Augustin nous éclaire dans La Cité de Dieu* :
« Dans les sacrifices où les patriarches immolaient des animaux et qu’aujourd’hui le peuple de Dieu relit dans l’Écriture sans plus les pratiquer, il faut voir uniquement la figure des œuvres qui s’accomplissent parmi nous, en vue de nous unir à Dieu et de porter vers lui notre prochain. »
👉 Selon Augustin d'Hippone, ces sacrifices sont une pédagogie pour apprendre aux croyants le repentir, seul sacrifice qui plaît à Dieu. L’offrande d'un esprit humain brisé (tel le corps découpé d’une bête au Temple), et d'un cœur contrit et humilié (tel le cœur suffoquant de l’animal immolé) : voilà le sacrifice désiré par le Seigneur.
* Saint Augustin, La Cité de Dieu, Texte de la 4e édition de B. Dombart et A. Kalb, introduction générale et notes par G. Bardy, Traduction française de G. Combès, Bibliothèque Augustinienne, Desclée de Brouwer, 1960, 672 pp.
« Souvent le repentir est simplement identifié à une froide et objective énumération de péchés et de transgressions, à un aveu de culpabilité devant une accusation légale. Confession et absolution sont envisagées comme des actes de nature juridique. Mais on néglige une chose essentielle, sans laquelle ni la confession, ni l’absolution n’ont de signification réelle, ni de pouvoir. Et cette chose c’est précisément le sentiment d’être exilé de Dieu, exilé loin de la joie de la communion avec Lui et loin de la vraie Vie qui est créée et donnée par Dieu. Il est facile en effet de confesser que je n’ai pas jeûné aux jours prescrits, que j’ai oublié mes prières ou que je me suis mis en colère. C’est tout autre chose de réaliser tout à coup que j’ai souillé et perdu ma beauté spirituelle, que je suis très loin de ma vraie demeure, de ma vraie vie, et que dans la trame même de mon existence, quelque chose de précieux et de pur a été irrémédiablement brisé. Pourtant cela, et cela seul, est le repentir, et c’est pourquoi il est aussi un désir profond de retourner vers ce qu’on a quitté, de revenir, de retrouver le home perdu. »
Alexandre Schmemann, Le grand Carême, Éditions Monastiques, Spiritualité orientale n°13, Abbaye de Bellefontaine, 2011, p.24.
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