Dieu est un homme qui meurt : le Christ en Croix avec Zurbarán

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Comprendre la Passion sublimée par un tableau épurée. Comment représenter Dieu qui est en train de mourir ? La réponse en commentant le tableau Le Christ en croix de Zurbarán

2 minutes et 54 secondes avec Elvis Presley, Zurbarán, Charles Péguy et Neymar Jr en goodies
Dernière mise à jour -  
15/2/2024

Quand le King chante le Roi, ça donne ça

Dédicace au géant Elvis, qui entonne The Old Rugged Cross en l'honneur du Christ en croix.

« Sur cette vieille croix rustique, tachée d'un sang si divin
je vois une merveilleuse beauté,
Car l'Agneau chéri de Dieu laissa sa gloire au Ciel
Pour me pardonner et me sanctifier. »

Le texte biblique qui raconte la crucifixion et la mort de Jésus

Arrivés à un lieu dit « Golgotha » — ce qui veut dire « lieu du crâne » — on lui donna à boire du vin mêlé de fiel.  Et l’ayant goûté, il ne voulut pas boire. L’ayant crucifié ils divisèrent ses vêtements les tirant au sort afin que s’accomplît ce qui avait été dit par le prophète : ils se sont partagés mes vêtements et ont tiré au sort ma tunique.

Et, s’étant assis, ils étaient là, à le garder. Et ils disposèrent au-dessus de sa tête sa sentence écrite : « Celui-ci est Jésus le roi des Juifs ».

Alors sont crucifiés avec lui deux brigands un à sa droite et un à sa gauche.

Ceux qui passaient par là l'injuriaient en remuant la tête et disaient :
—  L’homme qui détruit le sanctuaire et en trois jours le bâtit, sauve-toi toi-même si tu es le Fils de Dieu et descends de la croix !

Semblablement les grands prêtres se gaussant avec les scribes et les anciens  disaient :
— Il en a sauvé d’autres et lui-même il n’arrive pas à se sauver ! Si c’est le roi d’Israël qu’il descende maintenant de la croix et nous croirons en lui, il s’est confié en Dieu, qu’il le délivre sur le champ s’il tient à lui car il a dit « de Dieu je suis fils ».

Or les brigands crucifiés avec lui l’accablaient aussi des mêmes moqueries. À partir de la sixième heure il y eut des ténèbres jusqu’à la neuvième heure, vers la neuvième heure Jésus gémit d’une voix forte disant :
Eli Eli lama sabachthani.

C’est-à-dire :
Mon Dieu, mon Dieu, à quoi m’as-tu abandonné !  

L’entendant, certains de ceux qui se tenaient là dirent :
— C’est Élie qu’il appelle, celui-ci.

Et étant accouru aussitôt l’un d’eux ayant pris une éponge l’ayant gorgée de vinaigre et l’ayant fixée autour d’un roseau essayait de le faire boire.

Et les autres disaient :
— Voyons voir si Élie vient le sauver.

Mais Jésus cria de nouveau d’une voix forte et remit l’esprit.

Chapitre 27, versets 33-50 de l’Évangile selon saint Matthieu dans le Nouveau Testament. Traduit du grec par les équipes de notre programme de recherches La Bible En Ses Traditions

La Christ en Croix de Zurbarán

Christ croix mort sang couronne épine clous Francisco de Zurbarán
Francisco de Zurbarán (1598-1664), Le Christ en croix (huile sur toile, 1627), Art Institute of Chicago, États-Unis.

Un tableau épuré et minimaliste

Minimaliste, la composition donne au sujet une puissance particulière. Suivant les recommandations de la Réformation catholique, Zurbarán peint le Christ seul, dans un décor réduit au néant qui pousse à l’admiration et au recueillement — plutôt qu’entouré de Marie, des autres personnages au pied de la Croix ou des anges comme on le faisait beaucoup auparavant. Le fond noir donne du relief à l’ensemble : vous êtes immédiatement au cœur de la composition.

Le Christ est ici autant un humain qui se meurt qu'un dieu à la plastique parfaite et inaltérable.

Le sens du détail pour donner à voir l'humanité du Christ qui meurt

Beauté du trait, harmonie de l’ensemble :

  • Les traits du visage sont fins et racés
  • La forme de chaque muscle est dessinée quand le linge blanc savamment noué autour de la taille fait ressortir la teinte légèrement brune de la chair.

Partout, la vie semble régner encore...

Vous avez dit « Réformation catholique » ?

Souvent appelée « Contre-Réforme » (nom forgé par les historiens protestants au XIXe siècle), c'est le renouveau de l'Église catholique au cours du XVIe siècle, stimulé par la Réforme protestante.

Footballeur tatouage croix Neymar
Neymar Jr en tenue de gala un soir de Ligue des Champions avec le PSG. 

Neymar aussi porte sa croix

Neymar Jr porte lui aussi sa croix dans la nuque. Un tatouage de style New Age à distinguer du style minimaliste de Zurbarán. Pour l'anecdote, le joueur du PSG a été opéré en mars 2018 dans l'hôpital Mater Dei de Belo Horizonte. Mater Dei en latin signifie « Mère de Dieu ».

Ce qui nous offre une transition de rêve vers le mot de la fin de Charles Péguy. Une sorte de sublime passe décisive...

Le mot de la fin

Zurbarán ne peint pas la Vierge au pied de la Croix, pourtant l'évangéliste Jean nous dit qu'elle s'y tenait (Jn 19,25-27). Alors, pour conclure en beauté, accompagnons Marie avec Charles Péguy :

Elle aussi, elle avait monté, monté,
Dans la cohue, un peu en arrière,
Monté au Golgotha… sur le Golgotha,
Sur le faîte, jusqu'au faîte
Où Il était maintenant crucifié…
Cloué des quatre membres… comme un oiseau de nuit sur la porte d'une grange.
Lui, le Roi de Lumière […]

Elle sentait tout ce qui se passait dans son corps, surtout la souffrance…
Dans son corps comme dans le sien ;
Elle sentait son corps comme le sien,
Parce qu'elle était mère,
Elle était une mère,
Elle était sa mère…
Sa mère des œuvres de l'Esprit et sa mère charnelle,
Sa mère nourricière…
Il avait une crampe…
Il avait surtout une crampe, une crampe effroyable
À cause de cette position de rester toujours dans la même position…
Elle la sentait d'être forcé d'être dans cette affreuse position…
Une crampe de tout le corps et de tout le poids de son corps porté sur ses quatre plaies,
Elle avait des crampes, elle sentait combien Il souffrait,
Elle savait combien Il avait de mal…
Elle avait mal à sa tête et à son flanc et à ses quatre plaies…
Et en Lui-même Il se disait : « voilà ma mère, qu'est-ce que j'en ai fait ?  »

Charles Péguy, Le Mystère de la charité de Jeanne d’Arc, Paris : Club du meilleur livre, 1956.

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