Que se passe-t-il pendant la fête de Souccoth ? Que célèbrent les Juifs pour cette fête automnale ? Pourquoi est-elle la fête de la pluie et des récoltes ?
En septembre, les Juifs du monde entier attendent tellement la pluie pour Souccot qu’ils peuvent reprendre à leur compte It’s raining men de The Weathers Girls !!
Le Seigneur parla à Moïse en disant :
— Parle aux fils d’Israël en disant :
Au quinzième jour de ce septième mois, c’est la fête des tentes, pendant sept jours, pour le Seigneur. Le premier jour, convocation sainte — vous ne ferez aucune œuvre servile. Vous apporterez pendant sept jours au Seigneur des holocaustes et le huitième jour sera pour vous une convocation sainte et vous apporterez au Seigneur des holocaustes — c’est une convocation sainte — vous ne ferez aucune œuvre servile.
Le dernier jour de la fête qui en est le grand jour, Jésus debout dit à haute voix :
— Si quelqu’un a soif qu’il vienne à moi et qu’il boive.
Celui qui croit en moi, comme dit l’Écriture,
de son sein couleront des fleuves d’eau vive.
Il disait cela de l’Esprit que devaient recevoir ceux qui croient en lui
car l’Esprit n’était pas parce que Jésus n’avait pas encore été glorifié.
Chaque année au mois de septembre, nos amis juifs célèbrent la fête des tentes. Jésus aussi la célébra en son temps. On vous en a parlé ici, mais explorons désormais une autre dimension de cette fête...
Le texte du Lévitique (ce livre biblique est le manuel des fils de Lévi, qui sont les serviteurs du Temple) décrit les nombreux holocaustes demandés par Dieu à l’occasion de la fête des tentes. Un holocauste est un sacrifice animal offert au Temple de Jérusalem : l'animal est totalement brûlé et « monte » (par le fumets savoureux de sa fumée) vers Dieu.
(Holocauste vient du grec et signifie « totalement-brûlé » ; en hébreu « holocauste » se dit olah c'est-à-dire « qui monte »).
Évidemment, sacrifier un animal suppose qu'on le tue, qu'on le saigne et qu'on le dépèce... À Souccot, il fait encore très chaud et au Moyen-Orient il n'a guère plu depuis des mois. Pour laver les lieux et les ustensiles ensanglantés, il fallait donc descendre du Temple jusqu’à la source de Siloé située plusieurs centaines de mètres en contrebas.
Bref, au moment de la fête des tentes, l’eau devient le bien le plus attendu. Tellement attendu qu’on en fait l’intention principale de prière. Jusqu’à aujourd’hui, les Juifs du monde entier (qu’ils soient sous des trombes d’eau à New York ou sous le soleil de Marrakech) prient pour qu’il pleuve à Jérusalem, bien qu’on n'y pratique plus tous ces sacrifices.
C’est au moment de cette fête, que Jésus déclare au milieu du Temple :
« Si quelqu’un a soif qu’il vienne à moi et qu’il boive. Celui qui croit en moi, comme dit l’Écriture, de son sein couleront des fleuves d’eau vive. » (Jn 7,37-38)
Les lévites avaient de quoi être interloqués : eux faisaient des allers-retours incessants pour aller chercher de l’eau (que ce soit d'ailleurs en bas à Siloé, ou à la sortie des aqueducs qu'Hérode avait construits avec ses amis romains). Et lui, sans rien pour puiser, il promettait de l'eau en abondance !
On ne peut guère saisir le caractère provocateur de cette invitation du Christ si l’on ne connaît pas le contexte de cette fête.
👉 C’est un peu notre dada chez PRIXM, mais on voulait profiter de la fête des tentes pour vous le rappeler : difficile de bien saisir la lettre du Nouveau Testament et même les paroles du Christ si on ne les ancre pas dans une culture bien précise : Jésus était juif et pour le comprendre il faut apprendre à connaître la tradition juive de l'époque du Temple.
On laisse le mot final à un grand théologien du XXème siècle Hans Urs von Balthasar :
« Les textes prennent vie d’une façon toute nouvelle lorsqu’on en fait apparaître le conditionnement historique ; ils se mettent à parler comme ils ne le pouvaient jamais auparavant ; ils engagent les uns avec les autres un dialogue comparable pour le moins au dialogue œcuménique. »
On vous propose de suivre des cours aux Bernardins