Comment la Nativité est-elle peinte par Fritz von Uhde ? Comment sont décrits Joseph, Marie et Jésus ? Est-ce fidèle à leur description dans la Bible ?
Toute la soul de Sister Act 2, dans cette interprétation de Oh Happy Day.
De quoi se mettre dans l'ambiance de fête du Happy Day de Noël !
Il advint aussi, qu'en ces jours-là, sortit un édit de César Auguste [ordonnant] de recenser le monde entier. Ce fut le premier recensement Quirinius étant gouverneur de Syrie. Et tous allaient [faire] inscrire [leur nom], chacun dans sa ville.
Joseph aussi monta de Galilée, de la ville de Nazareth vers la Judée, vers la ville de David qui s’appelle Bethléem — parce qu’il était de la maison et de la famille de David — pour se faire inscrire avec Marie sa fiancée, qui était enceinte. Or, comme ils étaient là, furent accomplis les jours où elle devait enfanter.
Et elle mit au monde son fils, le premier-né et elle l'emmaillota et le coucha dans une mangeoire parce qu’il n’y avait pas de place pour eux dans l’hôtellerie.
Il y avait dans la région même des bergers qui veillaient et qui passaient les veilles de la nuit à garder leur troupeau. Et voici que l'ange du Seigneur se tint près d'eux et la gloire de Dieu les enveloppa de sa clarté et ils furent saisis d’une grande crainte. Et l’ange leur dit :
— Soyez sans crainte car voici que je vous annonce la bonne nouvelle d'une grande joie, qui sera pour tout le peuple : il vous est né aujourd’hui, dans la cité de David, un Sauveur, qui est le Christ Seigneur. Et voici pour vous le signe : vous trouverez un nouveau-né emmailloté et placé dans une mangeoire.
Et soudain il y eut avec l’ange une multitude de l'armée céleste qui louait Dieu et disait :
— Gloire à Dieu dans les hauteurs
Et sur terre, paix aux hommes de [sa] bienveillance.
Dans le Nouveau Testament, deux des quatre évangiles relatent l’épisode de la naissance de Jésus à Bethléem : celui de Luc et celui de Matthieu.
La naissance pauvre de Jésus sur laquelle Luc insiste particulièrement (contrairement à Matthieu), n'a cessé d'inspirer les peintres.
Nous vous proposons de découvrir un triptyque de Fritz von Uhde qui interprète admirablement le texte biblique. 👇
Au coeur d'une remise fouettée par les vents d'hiver, la lueur d'une lanterne projette quelques éclats de couleur chaude sur la silhouette de Marie, installée sur un vieux matelas. Enveloppés de ce nimbe pâle, et couronnés d'une auréole évanescente, la Mère et l'Enfant tournés l'un vers l'autre sont unis par le feu bien plus ardent de la Charité.
Marie déborde de tendresse, elle dévore des yeux son enfant. Ses mains jointes déjà le prient, car c'est seulement dans la prière que l'on peut saisir la gloire de Dieu qui éclate dans cette naissance :
Posé sur sa cape couleur de terre, son nourrisson est bien le Germe sorti de la Maison de David promis jadis par les prophètes !
Le dépouillement de cette scène campagnarde rayonne de l'humilité du Dieu qui s'incarne.
Tapi dans l’ombre de l'escalier, à gauche, tourné vers l'extérieur, Joseph est perplexe. Le sens de la scène lui viendra-t-il du dehors ? Comme pour lui répondre, le ciel déjà se nimbe d'une présence lumineuse :
Serait-ce déjà l’aurore du salut autrefois annoncée par Isaïe ?
👉 La réponse est donnée par les deux panneaux latéraux du triptyque :
À la suite de Marie, de Joseph, des anges, des bergers, de saint Luc et ... de Fritz von Uhde, apprenons à percevoir la Lumière du Jour Nouveau, même quand l'existence nous paraît froide et sombre !
Écoutons encore une fois les propos roboratifs du bon vieux curé du chef-d’œuvre de Georges Bernanos :
« Mais va donc empêcher les imbéciles de refaire à leur manière le 'drame de l’incarnation', comme ils disent ! Alors qu’ils croient devoir, pour le prestige, habiller en guignols de modestes juges de paix, ou coudre des galons sur la manche des contrôleurs de chemin de fer, ça leur ferait trop honte d’avouer aux incroyants que le seul, l’unique drame, le drame des drames – car il n’y en a pas d’autres – s’est joué sans décors et sans passementeries. Pense donc ! Le Verbe s’est fait chair, et les journalistes de ce temps-là n’en ont rien su ! Alors que l’expérience de chaque jour leur apprend que les vraies grandeurs même humaines, le génie, l’héroïsme, l’amour même – leur pauvre amour – pour les reconnaître, c’est le diable ! […] La sainteté de Dieu ! La simplicité de Dieu, l’effrayante simplicité de Dieu. »
Georges Bernanos, Journal d’un curé de campagne, Paris : Plon, 1936.
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